ILLATS
et les
Illadais

Mise en valeur
du site de la
HOUNTÈTE
Site de la
commune d'ILLATS

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1 - Un monument bien gardé


2 - Le terrain débroussaillé laisse deviner quelques pierres


3 - Un débroussailleur efficace André 'Attila' COCHET web-mixeur des Nouvelles de la Vallée du Ciron


5 - David GARCIA utilise la brosse douce pour enlever les mousses


6 - Les premiers visiteurs (de G à D):
François FERRAND (Le Républicain)
Michel LAVILLE (Sud-Ouest)
David GARCIA et André COCHET
Pierre "Marc" VINCENT d'Illats
Philippe DUBOURG maire d'Illats



7 - Michel LENOIR  Chargé de Recherche CNRS à l'Institut de Préhistoire et de Géologie du Quaternaire


10 - Jean-Michel Rossignol et le Prof. RAJCHENBACH du Collège de Podensac


12 - Johannes MUSCH Archéologue à l'INRAP d'Orléans et Alexis DUCOUSSO Ingénieur INRA Cestas


13 - Avant plan: jonction imbriquée entres les Tables T1 et T2
Arrière plan: la pierre S2 angle NE


14 - L'angle NE de la pierre S2
 dégagé (ép. 70 cm)


15 - La pierre N4 (ou ce qu'il en reste) est toujours à sa place contre la table T3




Crédit photos: GEN-ROSSI
Rapport d'Etape n° 1

Origine du Projet

 Dès la création du site Internet de la mairie d'Illats dont il est le concepteur, Jean-Michel Rossignol a mis en avant la sauvegarde du patrimoine de la commune et a donné une définition très précise du cadre de cette action: ( Editorial ).

 Le premier chantier, heureuse coïncidence, a consisté en des sondages réalisés par l'INRAP autour de l'église St Laurent d'Illats, du 2 au 6 avril 2007. Au fur et à mesure de la progression des recherches, un compte rendu était rédigé et mis en ligne avec les photos prises sur le site ( Fouilles Eglise )

Ce sondage réalisé par un service d'archéologie officiel, l'INRAP, a démontré que le site d'Illats est d'occupation très ancienne et que l'église St Laurent recouvre une nécropole dont les restes remontent, au moins, au Moyen Age et l'occupation au Haut Empire Romain (1).

 Fort de cette découverte qui confirme des hypothèses tirées de l'observation du terrain et des textes, il a été décidé de faire des recherches sur un monument qui a alimenté bien des légendes: "Les Allées Couvertes de la Hountète".

 
Conception du Projet

 La première démarche réalisée a été de retrouver ce monument. Cela a aussi été la première difficulté car si tous les Illadais connaissaient la légende des "Allées Couvertes" et beaucoup celle du "Veau d'Or" qui lui est attachée, bien peu étaient capables de les situer exactement.

 C'est Philippe VINCENT, membre du conseil municipal de la commune, venu très jeune avec son père sur le site, qui nous a permis de s'en approcher et de "deviner" la forme d'une pierre au milieu d'un taillis impénétrable, après plus d'une heure de recherches, le jeudi 10 mai 2007 (photo 1).

 La configuration des lieux et la luxuriance de la végétation interdisaient une visite plus approfondie.

 Il  a ensuite été aisé de repérer cet emplacement sur le plan cadastral de la commune et d'en identifier le propriétaire qui a été informé de cette découverte le 22 mai 2007 et a donné toutes facilités pour procéder à des recherches.

 A partir de cet instant, le projet a commencé à prendre forme. Le maire d'Illats a été informé, ainsi que les membres du Comité Consultatif. Après la collecte de documents, discussions et propositions, un projet en trois phases a été mis au point:

 - VOIR, en découvrant le site (dans les deux sens du verbe)

- COMPRENDRE, en déterminant sa nature et son intérêt

- AGIR, en le mettant (éventuellement) en valeur.

 Une annonce a été faite sur le site d'Illats pour informer les Illadais du projet et les inviter, le 18 septembre 2007, à participer à la première phase.

Progression du Chantier et des Hypothèses

 
1)  Le chantier a commencé le mardi 18 septembre 2007 par le débroussaillage de l'accès au site et le brossage des premières pierres visibles. André Cochet, David Garcia et Jean-Michel Rossignol ont manié tronçonneuse, serpe et râteau pour permettre aux invités de s'approcher et de (re)-découvrir la première "Allée".

Immédiatement, les personnes présentes (voir photo 6) ont été saisies par l'importance du monument et le bon état de conservation du site.

Des invitations ont ensuite été lancées à des personnalités qui avaient, par le passé, montré de l'intérêt pour ce type de monument, tout en continuant le dégagement des pierres.

 Messieurs Lenoir, Peneau, Rajchenbach, Ducousso et Mush, ainsi que plusieurs Illadais et Barsacais, ont répondu à ces  invitations et ont visité le site.

 Au cours de l'avancement des travaux et après dégagement de chaque élément, il est apparu comme une évidence que la disposition actuelle des pierres ne peut pas correspondre à la description qui est habituellement faite des "allées couvertes".

 
2)  L'observation montre que le monument est constitué de deux parties distinctes:

- Un axe central constitué de trois pierres de forme allongée, alignées dans le sens de la longueur, et jointives, sur un axe Est-Ouest,

- Des pierres plates et moins épaisses disposées autour, formant une sorte de corolle.

Si ce monument était le reste d'une "allée couverte" démolie, comme l'assurent les auteurs anciens (voir le texte de Bertrand DUBREY), il devrait être possible d'attribuer à chaque pierre un rôle de "Table" (horizontale) ou d'orthostate (verticale) pour imaginer la forme originelle de l'ensemble.

 Or aucun choix ni aucune disposition ne permet de reconstituer une allée couverte par le simple détail que les pierres étroites formant l'axe central sont non seulement alignées dans le sens de leur longueur, mais emboîtées les unes dans les autres. Il est inconcevable qu'elles aient été un jour, même très lointain, dressées verticalement et se soient  "couchées" dans cette disposition. Il n'est pas davantage concevable d'envisager qu'elles aient eu une fonction de "tables" reposant sur des orthostates, vu leur étroitesse et/ou leur direction, et à plus forte raison qu'elles se soient retrouvées dans cette position après avoir chu.

 Il nous est donc apparu, par le raisonnement, que ces pierres longues pourraient être restées dans leur état initial, c'est-à-dire posées sur le sol, faisant office de "dallage". Mais quid des pierres de la "corolle"?

 Si les pierres allongées sont des "tables basses", les pierres carrées devraient être des orthostates. C'est alors qu'un détail qui ne s'intégrait pas dans les hypothèses de départ prend toute son importance. La surface apparente de la pierre S2 présente un faux niveau de 40 cm environ, le côté Est étant plus élevé que le côté Ouest.

 Cette inclinaison n'est en fait qu'apparente. En effet, cette pierre est bien posée horizontalement sur le sol comme le démontrent les deux sondages faits à ses extrémités NE et NO. Son épaisseur à l'angle NE est de 70 cm, mais de seulement 30 cm à l'angle NO (photos 13 et 14). Une allée de 70 cm environ la séparant de la table n° 3, on imagine aisément qu'en la relevant, en la faisant pivoter sur l'arête Est-ouest posée sur le sol, elle épouserait parfaitement la courbure de la table n° 1.

 Par ce fait, nous retrouverions l'une des caractéristiques des allées couvertes qui présentent, pour la plupart, un rétrécissement du couloir d'accès à la chambre. Cet élément nous paraît être d'une grande importance et devra être confirmé par une modélisation en 3D.

Vue du côté Nord. Repérage des éléments du côté Ouest (N=Nord; S=Sud; T=Table; la numérotation commence à l'Ouest))

Vue du côté Est: Au centre, les trois "tables basses"   De part et d'autre, les orthostates couchées en "corolle".
La flèche indique l'hypothèse de relevage expliquée ci-dessus.

 A ce stade du chantier et de nos connaissances sur ce monument, nous pouvons avancer les éléments suivants:

 - Les pierres découvertes au lieu de la Hountète ne sont pas ordonnées naturellement et  forment bien un monument mégalithique situé à proximité immédiate (50 mètres) d'une falaise de calcaire à astéries.

- La forme actuelle "en corolle" et la distance des pierres "pétales" par rapport aux pierres massives alignées du "pistil" laisse envisager que les pierres du pourtour étaient initialement "levées" contre celles du centre.

- L'espace entre les orthostates au-dessus des "tables" était occupé par des pierres de petites dimensions (environ 10 x 10 cm), ordonnées avec soin (photo 15).

- Le couloir ménagé entre les pierres verticales était fortement réduit entre la "table" Ouest et celle du milieu.

- Le basculement des pierres verticales (orthostates) est très ancien et a contribué à dissimuler le monument pendant des siècles sous la couche de mousses et d'humus.

- La nature du monument n'est pas connue avec précision à ce jour.

 Conclusion (provisoire!)

 
Le site des "Allées d'Illats" est un élément majeur du patrimoine aquitain dont l'étude peut apporter des renseignements précieux pour la connaissance et la compréhension des populations qui ont occupé le territoire de la commune il y a des milliers d'années.

 Une équipe de passionnés recouvrant un large éventail de compétences a initié cette re-découverte et est prête à mettre en œuvre les moyens nécessaires au nettoyage, à la connaissance et à la mise en valeur du site pour le plus grand profit de la commune, du canton et de la région des Graves toute entière.

 Cette équipe est ouverte à d'autres compétences et à d'autres bonnes volontés qui seront favorablement et chaleureusement accueillies.

 JMR à Illats le 8 novembre 2007

  (1) Ch. Scuiller – ILLATS "Eglise St Laurent" – Inrap mai 2007 – pages 16 et 17


© et réalisation GEN-ROSSI Si vous voulez participer à ce projet faites vous connaître en suivant ce lien:  mail_mairie